« TIGRES ET DRAGONS »
Un projet original mené par les professeurs de géopolitique d’ECG.
Trois conférences ont permis aux étudiants d’ECG de mieux connaître le monde asiatique :
La conférence du Directeur du service de la communication et de la culture de l’ambassade du Japon Hiroyuki YAMAHA
La conférence du Haut Représentant de Taipei, François Chichung WU
La conférence de Monsieur Sébastien BERTRAND dans le cadre des activités du think-tank Géostratégies 2000/Science.Po défense.
Monsieur François WU présente un tableau de Taiwan, ile située à 200km de la République Populaire de Chine, de l’autre côté du détroit de Formose.
C’est une île de 36 000 km2, superficie comparable à celle de la Belgique ou des Pays-Bas, peuplée de 26 millions d’habitants. C’est une île montagneuse avec des sommets à 4000 mètres.
Cette île a été sous contrôle japonais entre 1895 et 1945, a été le refuge du leader nationaliste chinois Tchang Kaï-chek où il établit le gouvernement le 8 décembre 1949. Taiwan est une démocratie qui est fière de compter autant de femmes que d’hommes dans son parlement.
Le 16 janvier 2016, pour la première fois de leur histoire, les Taïwanais ont élu une femme, Tsai Ing-wen, à la présidence du pays.
Son PIB est de 800 milliards par an soit l’équivalent de celui de la Suisse. Taiwan est le 8ème partenaire des Etats-Unis, le 7ème partenaire du Royaume-Uni. Le Japon entretient aussi des liens avec ce gouvernement malgré les prises de position parfois menaçantes de la RPC.
La force de Taiwan réside dans ses capacités électroniques car elle domine actuellement le monde des semi-conducteurs.
Bien que Taiwan voie se réduire le nombre de ses soutiens, elle veut rester une alternative crédible dans le monde sinophone bien que Xi Jinping considère cet « État » comme une pierre dans le jardin chinois et bien qu’il ait promis de réaliser l’unification totale de la Chine.
Dans ce contexte, Monsieur François Wu insiste sur le rôle crucial que va jouer l’élection présidentielle de janvier 2024 : le parti indépendantiste est très populaire et son leader utilise des mots qui fâchent « le dragon chinois » comme indépendance et souveraineté.
Cette présentation a été suivie de questions préparées par les étudiants d’ECG1. Cela a permis au conférencier de préciser quelques points en particulier la question militaire.
Ainsi chacun a été invité à suivre les actualités de cette région du monde où l’équilibre est précaire. Plus que jamais, Taiwan demeure l’île de tous les dangers.
Monsieur Yamaha HIROYUKI est le directeur du Service de la Communication et de la Culture de l’ambassade du Japon.
Ce diplomate a démontré combien les relations culturelles pouvaient être une des clés de l’influence d’un Etat. Ces relations sont aussi importantes que les relations militaires et scientifiques. L’objectif est de faire « aimer le Japon ». Si cet objectif est atteint, les États accepteront les vues japonaises et signeront les propositions émises par celui-ci.
D’où la question : comment faire aimer et comprendre le Japon ?
La diffusion de la culture japonaise est essentielle par le dessin animé, la consommation de produits élaborés au Japon. L’objectif de ce diplomate est de faire apprécier les arts japonais à l’étranger en diffusant « l’esprit des Budo » c’est-à-dire celui des arts martiaux qui sont principalement composés du Judo, Kendo, Kyudo, Sumo, Karatedo, Aikido.
Il s’agit aussi de diffuser la langue japonaise qui constitue un cadre de la pensée, de favoriser les échanges intellectuels académiques comme les olympiades de mathématiques et de physiques.
Ainsi, en quelques points, Monsieur Yamaha Hiroyuki a décrit son rôle dans le cadre de l’ambassade et mis en évidence que le soft power a autant d’importance que le hard power dans cette région du monde.
Monsieur Sébastien BERTRAND, professeur d’histoire-géographie et géopolitique a évoqué le 19 avril dernier devant un public composé d’étudiantes et d’étudiants jansoniens et de membres du think-tank Géostratégies2000/Sciences-Po Défense comment la Corée du Sud est passée du stade de pays en développement à celui de puissance mondiale.
La Corée du Sud doit son développement à l’action énergique du Général Park qui a poursuivi un triple objectif : reconstruire la nation coréenne, cultiver son indépendance et sortir le pays de la pauvreté.
Pour cela, il a tissé des liens d’amitié avec les États de l’Asie du sud-est avec un traité de normalisation des relations avec le Japon en 1965. Cette politique a permis à la Corée du Sud d’intégrer le « cordon sanitaire » qui refuse le communisme. La Corée a par ailleurs poursuivi un programme de militarisation en se dotant d’armements lourds ce qui a rééquilibré sa situation face à la Corée du Nord armée par l’URSS. Cette attitude de « guerre froide » est symbolisée par la DMZ à la frontière de ces deux États : chacun campe sur ses positions mais évite de provoquer l’autre.
Dans les années 80-90, la Corée du Sud se démocratise et le symbole de cette réussite politique est l’organisation des Jeux Olympiques de Séoul en 1987.
A la suite de la rupture avec Taiwan, La Corée du Sud acquiert un rang international et est reconnue par l’URSS et la RPC, est admise à l’ONU et se présente au début du XXIème siècle comme la 20ème puissance économique mondiale.
Cette réussite spectaculaire peut être atténuée par des ombres qui sont plus ou moins accentuées : la montée en puissance militaire de la Corée du Nord, la corruption de plus en plus mal supportée par la jeunesse coréenne, une démographe en baisse, un moindre intérêt des Etats-Unis dans la région.
Ainsi ce cycle a permis à tous ceux et toutes celles qui ont eu l’occasion de le suivre d’avoir trois éclairages sur cette région du monde très éloignée de l’Europe et pourtant essentielle. Cette partie de l’Asie occupe une place incontournable dans les défis technologiques que doivent relever les États pour rester dans la course du progrès. Les Jansoniens ont été fiers de faire connaitre ces enjeux aux futurs managers.
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