André Bollier, un ardent défenseur de la presse libre
Élève à Janson en classe préparatoire en 1936-1938, il y fait de brillantes études. Après avoir été admis à L'ENS et à l'école Polytechnique, il choisit l'X et intègre l'École Polytechnique en 1938.
Mobilisé en 1939, il est grièvement blessé en Alsace en 1940. Fait prisonnier, il est soigné par les Allemands et libéré en raison de la gravité de ses blessures. Il retourne comme étudiant à l'École Polytechnique. Il rejoint la Résitance grâce à son camarade de promotion Jean-Guy Bernard qui sera lui-même arrêté et déporté car Juif et Résistant et qui mourra dans le trajet de Drancy à Auschwitz. André Bollier distribue d'abord le journal clandestin "les Petites Ailes de France" puis se consacre à la fabrication du journal "Combat". Pour augmenter le tirage de cette publication, il met au point un procédé de photogravures qui permet de composer le journal à Lyon et de l'imprimer dans quatorze lieux différents. Pour acheter de grosses quatités de papier, il crée le Bureau de recherches géodésiques et géophysiques et une autre société écran. Arrêté par la Gestapo en mars 1944, il réussit à s'évader en mai 1944. Refusant de se mettre à l'abri, il reprend sa place dans l'ateleir clandestin d'imprimerie. En juin 1944, l'imprimerie est à nouveau assiégée. Blessé, il préfère se suicider plutôt que de tomber vivant aux mains de l'ennemi. Toute son équipe est tuée sauf Marie Guézennec dite Lucienne.
André Bollier est un exemple d'engagement pour faire triompher la liberté. Il a porté haut cette valeur et l'a payé de sa vie.
Il a reçu la Croix de guerre avec Palme et a été fait chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume le 20 janvier 1946.
Citation du Livre d'Or du lycée Janson de Sailly 1947:
"Officier d'une valeur et d'un courage exceptionnels. S'est rallié dès la première heure à la cause de la Résistance Française en organisant le mouvement "Combat". Malgré les risques, a mis tout en oeuvre pour que le journal fût rédigé, imprimé et diffusé clandestinement à plus d'un million d'exemplaires mensuels. Arrêté une première fois et odieusement torturé, n'a fourni aucun renseignement. Après une évasion particulièrement difficile, a été surpris dans une imprimerie clandestine et abbatu au cours d'une lutte inégle, mais après avoir abattuquatre de ses adversaires. Par son courage, sa loyauté et son esprit de sacrifice, est l'une des figures les plus pures de la Résistance française." Légion d'Honneur à titre posthume. Cité à l'ordre de la division (ordre n° 157 du Gouvernement militaire de Lyon) avec les memebres de l'équipe de la Résistance dite "Groupe de la rue Viala" (Lyon)
Pour en savoir plus, Vianney Bollier a écrit dans le livre: André Bollier "Vélin" l'histoire de son père à commander en complétant ce bon:
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Alfred Nakache est élève puis professeur d'éducation pysique à Janson
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Né en 1915 à Constantine , il est le cadet d'une famille juive de onze enfants. Pour guérir sa phobie de l'eau, son père l'oblige à plonger dans la piscine. Il parvient à aimer l'eau et la natation. À 16 ans il devient champion d'Afrique du Nord. Pour améliorer ses performances, il arrive à Paris en 1934, est inscrit en classe de Philosophie 1 au lycée Janson de Sailly. Il réside chez Monsieur Gaetan Jeannin au 16 avenue de Bellevue à Sèvres.
Il s'entraine au Racing Club de France. Il se fait un nom quand il arrive 2ème du 100 m nage libre derrière Jean Taris en 1934. Il reste deux ans à Janson comme élève. En 1936 il participe aux Jeux Olympiques de Berlin dans le relais 4 fois 200m et avec ses coéquipiers arrive 4ème devançant l'équipe allemande! Il revient au lycée après son succès aux examens de professeur d'éducation physique.
Ne pouvant plus enseigner au lycée après avoir été déchu de sa nationalité française par le régime de Vichy en 1940, Alfred Nakache se réfugie à Toulouse avec sa femme et sa petite fille. Avec son nouveau club, le TOEC, il continue de nager et décroche le record du monde du 200m brasse en 1941 à Marseille.
En 1942, il collectionne les titres de champion de France sur 100m, 200m, 400m nage libre, 200m brasse et relais 4fois 200m nage libre. Dans son nouveau club, il entraine des recrues de "l'Armée juive", qui est un mouvement de résistance. Mais il est arrêté à la fin de l'année 1943 avec sa femme et sa fille. La famille est déportée à Auschwitz par le convoi 66. Il est séparé de sa femme et de safille qui sont gazeés immédiatement. Alfred Nakache subit de nombreuses humiliations de la part des gardiens du camp d'Auschwitz qui le forcent à aller se baigner dans des bassins pour récupérer des objets qu'on lance avant. Ces bassins permettent à cet homme, ravagé par la tristesse, de tenir. il s'y baigne chaque dimanche tandis que ses camarades surveillent les alentours ce qui lui vaut ce surnom de "nageur d'Auschwitz".
Libéré par les Soviétiques, ne pesant plus que 40 kilos, Alfred Nakache revient à Toulouse. Il reprend sa vie là où il l'avait laissée en décembre 1943. Il reçoit la confirmation de la mort de sa femme et de sa fille. Il se remarie et, avec volonté et détermination, il retrouve le haut niveau et redevient champion de France sur trois relais en 1946. Il est selectionné pour les JO de Londres en 1946 - les premiers de l'après-guerre qui se déroulent symboliquement dans la capitale de la résistance au régime nazi- et intègre l'équipe de water-polo.
A Toulouse, sa carrière se termine dans les années cinquante en tant que professeur d'EPS et en tant qu'entraineur d'une figure montante de la natation française, Jean Boiteux, qui deviendra par la suite champion olympique à Helsinki.
Il meurt d'un malaise cardiaque au cours de son kilomètre quotidien de natation le 4 août 1983.
Alfred Nakache a su pousser sa passion à fond, su rebondir après avoir connu les pires souffrances, a montré la force que procure l'esprit de résistance face à la barbarie et à une idéologie raciste qqui n'hésite pas à broyer les hommes et les femmes qui sont "nés" différents.
Le gymnase de Janson porte désormais son nom. Puisse la plaque dévoilée à l'entrée du gymnase rappeler aux élèves que la liberté a un prix et que la lutte contre toute forme de discrimination est nécessaire encore aujourd'hui.
Quelques images de la cérémonie du mardi 14 mars 2023:
L’Association amicale des anciens élèves du lycée Janson-de-Sailly, Les Jansoniens (AEJS), existe depuis 1891, sept ans après l’ouverture du lycée. Fidèle à la tradition de Janson qui a toujours cultivé l’excellence, le pluralisme, et porté haut les valeurs de la République, solidement ancrée dans les réalités du monde contemporain, Les Jansoniens sont délibérément tournés vers l’avenir, vers celles et ceux qui fréquentent aujourd'hui l'établissement, qui se préparent à animer, vivre et piloter le monde de demain. Les Jansoniens n'oublient pas pour autant celles et ceux "qui sont passés par Janson", ravis de retrouver avec Les Jansoniens des amis, un climat, une ouverture et une communauté d'esprit qui ont marqué de leur empreinte leur personnalité.
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Commémorer, se souvenir revenir chaque année dans la vallée de la Doller, ces mots prennent une tonalité particulière cette année alors que la guerre est aux portes de l’Europe depuis bientôt deux ans et que le Moyen-Orient s’enflamme à nouveau.
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