Bruno Halioua (à qui je pense avoir donné autrefois quelques cours en amphi à la Fac Saint-Antoine !) a un parcours singulier. Il est médecin dermatologue et historien. À ce titre, il a écrit de nombreux ouvrages de référence, dont « Blouses blanches, étoiles jaunes » (Liana Levi, 1999) qui m’avait, on s’en doute, intéressé au plus haut point.
Cette fois, il utilise une méthode originale : faire revivre la période de la deuxième guerre mondiale au travers d’hommes et de femmes qui ont été acteurs de l’Histoire. Il s’agit de personnalités de la télévision, d’artistes, d’écrivains, de journalistes, d’hommes politiques... Beaucoup ont gardé le silence sur leurs actes héroïques pendant des décennies.
Cette présentation, qui a nécessité une documentation colossale (une « marque de fabrique » de Bruno Halioua), rend la lecture de cet ouvrage passionnante, souvent bouleversante et terriblement vivante.
On découvre par exemple que Guy Lux, Bernard Blier, Jean Lefèvre et Léon Zitrone se sont évadés de camps de prisonniers au péril de leur vie, qu’Alain Decaux, Valéry Giscard d’Estaing et Jean d’Ormesson (entre autres) ont participé à la libération de Paris, mais aussi le quotidien de la professeure Simone de Beauvoir, les débuts dans le music-hall d’Yves Montand, la vie mondaine d’Arletty ou le moment où Serge Gainsbourg a découvert qu’il était juif…
On ne sera pas surpris de retrouver plusieurs ex-Jansoniens parmi les personnalités évoquées dans ce livre.
Je n’en dirai pas plus car les personnalités citées sont innombrables et parfois surprenantes, mais ce livre est une mine inépuisable d’informations.
Mais je recommande vivement la lecture de ce remarquable ouvrage à toutes celles et tous ceux qui s’intéressent à la deuxième guerre mondiale. Ils apprendront énormément, sans grand effort, et comprendront mieux encore cette période si particulière de notre Histoire.
Olivier Kourilsky (Janson, 1950-1961)
Ancien chef du service de néphrologie-dialyse de l’hôpital d’Evry
Professeur honoraire au Collège de médecine des Hôpitaux de Paris
Ecrivain, auteur de romans policiers et d’une remarquable autobiographie publiée en 2019.
Passionné de musique, pianiste reconnu, il a créé avec deux amis l’Offrande Musicale, une association loi 1901 qui organise des concerts pour les malades hospitalisés, les pensionnaires de maison de retraite ou d’établissements de réadaptation.
Retrouvez Bruno Halioua sur le site d'Akadem, interrogé par Nathalie Cohen
Bruno Halioua est également l'auteur de "Les 948 jours du guetto de Varsovie" paru aux éditions Liana Levi.
Retouvez-le interviwé par Annette Wieviorka sur RCJ
Pour en savoir plus sur notre ami Olivier Kourilsky…
Le jour où Léon Zitrone a tué un soldat allemand
(d’après Leur Seconde Guerre Mondiale – Bruno Halioua – Ed . Buchet Chastel).
19 août 1944 : l’insurrection débute à Paris, à l’instigation de la Résistance communiste. Ordre est donné aux FFI d'Ile-de-France « d'attaquer les Allemands isolés ou les détachements légers, de créer un état d'insécurité permanent chez l'ennemi et d'interdire ses mouvements ». Des attaques sporadiques sont lancées contre des divisions blindées allemandes. Des centaines de barricades sont installées un peu partout dans Paris. Les membres du Conseil national de la Résistance (CNR) et les délégués civils et militaires du Gouvernement provisoire de la République Française (GPRF) se joignent à l’insurrection de Paris. Environ deux mille policiers envahissent la Préfecture de Police, sans qu'aucune directive n’ait été donnée.
Le jeune Léon Zitrone, âgé de 30, ans s’engage au sein du Bataillon 101/22 constitué de jeunes volontaires du XVIème arrondissement qui ont été enrôlés au lycée Janson. Il avait pourtant participé à la campagne de France en 1940 et il avait été décoré de la médaille militaire pour « acte de bravoure exceptionnel. Il s’était évadé après avoir été fait prisonnier par la Wermacht.
D’emblée, Léon Zitrone, est surpris par le caractère folklorique de l’insurrection : « Pour moi, les débuts de la bataille pour Paris, ce fut d'abord le désordre, un méli-mélo ponctué de coups de feu et d'explosions de grenades. Tout dans la guerre semble toujours imprévu, improvisé ».
Le futur commentateur de télévision participe aux combats de rue au cours desquels il est surpris par la détermination des jeunes soldats allemands. À l’occasion d’une escarmouche, Léon Zitrone tue un soldat allemand rue Lapérouse : « Je tire, je tue un homme. C'est une sensation effroyable : comme cela, pratiquement à bout portant. Mais c'était lui ou moi ! Je fouille ce corps chaud, je trouve dans le portefeuille des photos de deux petites filles blondes. Je renverrai le tout à sa famille par la Croix-Rouge. La guerre est une infamie. ». Léon Zitrone est choqué.
Par la suite, et comme chacun sait, il intègrera en 1948 la Radiodiffusion Française et il deviendra le célèbre commentateur de télévision dont nous sommes nombreux à avoir la voix dans l’oreille. Il présentera le journal télévisé, assurera les commentaires des mariages princiers, des courses hippiques, de jeux télévisés (Intervilles), de concours de l’Eurovision. Mais jamais de conflits militaires !
Léon Zitrone / Archives Ina :
Retour au lycée Janson de Sailly
Le 26 novembre 1995, Antenne 2 lui consacre l'essentiel de son journal de 20h
L’Association amicale des anciens élèves du lycée Janson-de-Sailly, Les Jansoniens (AEJS), existe depuis 1891, sept ans après l’ouverture du lycée. Fidèle à la tradition de Janson qui a toujours cultivé l’excellence, le pluralisme, et porté haut les valeurs de la République, solidement ancrée dans les réalités du monde contemporain, Les Jansoniens sont délibérément tournés vers l’avenir, vers celles et ceux qui fréquentent aujourd'hui l'établissement, qui se préparent à animer, vivre et piloter le monde de demain. Les Jansoniens n'oublient pas pour autant celles et ceux "qui sont passés par Janson", ravis de retrouver avec Les Jansoniens des amis, un climat, une ouverture et une communauté d'esprit qui ont marqué de leur empreinte leur personnalité.
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Commémorer, se souvenir revenir chaque année dans la vallée de la Doller, ces mots prennent une tonalité particulière cette année alors que la guerre est aux portes de l’Europe depuis bientôt deux ans et que le Moyen-Orient s’enflamme à nouveau.
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